Raffaele Conti 88/Shutterstock.com
A quelques heures du 8e de finale de la Coupe du Monde opposant l’Equipe de France au Maroc, la gardienne des Bleues, Pauline Peyraud-Magnin, s’est confiée sur son travail psychologique dans un entretien accordé à L’Equipe.
Sur le poste de gardienne de but
« On a un poste très particulier. On est toute seule. J’ai beaucoup travaillé sur l’aspect mental cette année. C’est un poste que j’affectionne tout particulièrement parce qu’il faut faire des choses impressionnantes, mais ne pas avoir peur et y aller à 100 %. J’ai toujours été un peu casse-cou, c’est dans mon ADN. C’est mieux de ne pas avoir peur de mettre la tête là où certaines ne mettraient pas le pied.
On porte une autre couleur. On n’a pas le même « costume », comme ma mère appelle cela. Bien évidemment, on est en connexion avec nos défenseuses mais on est totalement différente, on est toute seule dans notre surface. On se bat pour la même équipe et, par moments, on peut voir des scènes assez touchantes. De temps en temps, on a des remerciements. On arrive à avoir un peu de reconnaissance. »
Sur le travail psychologique
« On vit au jour le jour, on essaye de travailler le mieux possible. À Arsenal, lors de ma première année (2018-2019), on gagne le Championnat, la deuxième saison, je me blesse et ils me mettent sur le banc, je ne sais même pas pourquoi. Je leur ai demandé ce que je devais faire pour reprendre ma place. À ce moment-là, j’étais vraiment down, psychologiquement, c’était très dur car je ne comprenais pas. Je suis partie à l’Atlético. Ils m’ont fait la même chose. Ça a été très difficile. C’est vraiment important de pouvoir en parler car, dans ces moments-là, on se sent incomprise et très seule. Il peut y avoir la famille mais ils n’ont pas les mots. Il faut parfois prendre les choses avec un peu plus de légèreté mais, dans ces moments-là, tu ne peux pas. »
Sur sa relation avec l’entraîneur des gardiennes de but de l’Equipe de France
« On a créé quelque chose. Enfin, Gilles a créé quelque chose. J’ai complètement adhéré à sa façon de travailler en équipe de France, toujours dans la bienveillance. Il nous protège, c’est une maman-lion. Il m’a toujours soutenue. En sélection, il y a une hiérarchie. Je pars du principe que, dès qu’elle est posée, on a le même objectif. On a toutes envie d’être numéro 1 mais il faut de la bienveillance. Si tu n’es pas bienveillante avec quelqu’un, pourquoi cette personne voudrait que tu fasses des bons matches ? On est toutes potes. Que je sois première, deuxième, il n’y a pas de souci. Moi, ce qui me dérange, c’est l’injustice, je ne supporte pas cela. »