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A 4 jours du 8e de finale de Coupe du Monde opposant l’Equipe de France au Maroc, le sélectionneur des Bleues, Hervé Renard, s’est prononcé sur le choc dans un entretien accordé pour L’Equipe.
Sur les surprises lors de la Coupe du Monde
« C’est pour ça que je disais qu’il fallait attendre les matches avant de parler, j’ai bien fait. Il faut toujours respecter le football. On voit que le Canada, le Brésil, l’Allemagne ne sont plus là, les États-Unis auraient pu être éliminés sans un poteau dans le temps additionnel. Le foot féminin a évolué, et il faut faire attention à tout le monde dans cette Coupe du monde.
C’est la meilleure des choses pour mettre en alerte. Ça ne veut pas dire faire peur, juste resserrer les boulons. Peut-être qu’on est plus concentrés, attentifs quand on va jouer l’Allemagne. Mais c’est le piège, il faut se mettre dans les mêmes conditions. Je n’ai pas de doutes, je sais que j’ai des cadres avec une expérience énorme. Il n’y aura pas de légèreté dans la préparation. »
Sur le Maroc
« Pour moi, ça ne change rien, mais pour lui, oui. Ils n’ont plus rien à perdre, tout ce qui peut arriver, c’est du bonus. La France représente quelque chose de particulier pour le Maroc, donc c’est simple : elles veulent nous faire tomber. Sortir d’un groupe en éliminant l’Allemagne, c’est la magie du football.
Je me mets à la place de Reynald, en plus il connaît bien plusieurs joueuses de notre effectif (il a entraîné l’OL féminin de 2017 à 2019). Il faut donc se méfier, plus que contre n’importe quel autre adversaire. Reynald a une équipe qui joue très bas dans sa moitié de terrain, en 4-4-2, disciplinée à outrance et qui cherche la petite opportunité pour vous faire mal. On est prévenus. Ce sera tout sauf facile. »
Sur le bilan des Bleues dans cette Coupe du Monde
« On se dit que le match du Brésil (2-1, samedi) a été la clé. Et si la Jamaïque est capable de rééditer ses performances contre la France (0-0) et le Brésil (0-0), c’est tout sauf un hasard. On peut se réjouir, parce que quand le niveau se resserre, ça donne une compétition magnifique. Pour nous, le devoir c’est d’y rester le plus longtemps possible. »
Sur la concurrence qui se resserre
« C’est l’évolution de la discipline qui veut ça. Sans donner de leçon, le football féminin français doit prendre conscience qu’il y a des choses à changer. Sur celui-ci, à la récupération du ballon, il va falloir être beaucoup plus performant avec les jeunes dans la formation. Quand on a faim, on est capable de se surpasser encore plus. Nous, il faut qu’on ait faim de succès car il n’est jamais arrivé. »
Sur son discours d’avant-match contre le Brésil
« Je suis moi-même. Si c’est pour faire différemment, cela ne sert à rien de venir me chercher, même s’il faut que je m’adapte à des caractéristiques différentes. Je respecte son opinion, je ne sais pas si c’est par réelle conviction ou si c’est pour un peu faire le buzz. Cela ne me perturbe pas. Par contre, si les filles viennent me voir et me le disent… Je leur ai posé la question, si jamais je n’étais pas dans la bonne direction, elles me le diraient. Il y a dans cette équipe des caractères forts, elles ne se gêneraient pas pour me le faire savoir. Mon personnage, on l’aime, on ne l’aime pas. Parfois, ça peut desservir d’être un peu trop cash mais je suis comme ça. Je ne sais pas cacher mes sentiments. L’important, c’est que cela contente les joueuses. »