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Ayant prolongé son contrat ce vendredi jusqu’en 2028, le capitaine du Paris Saint-Germain Marquinhos, est revenu sur son parcours au club avant de dévoiler ses objectifs dans les colonnes de L’Equipe.

Sur sa prolongation

« Pendant toute la période où on a négocié, tout le monde a réfléchi aux différentes options qu’on avait. Pour moi, c’était très clair, très facile. J’ai un lien super fort avec le PSG, de dix saisons. Le club a aussi montré le respect et la confiance qu’il avait pour moi. Ma première option a toujours été de rester, de continuer mon aventure. J’ai toujours des objectifs à aller chercher ici et je ne voulais pas partir sans les accomplir. »

Sur la Ligue des Champions

« Oui, c’est évident. Mais quand je parle d’objectifs, ce n’est pas qu’aller chercher des titres. C’est aussi hausser le niveau du club, le niveau d’exigence dans le club, faire qu’avec mes enfants le nouveau supporter du PSG rêve devant nos matches à la télé. Ça va au-delà du simple niveau individuel. C’est ça mon objectif, mon rêve : amener le PSG le plus haut possible. »

S’il a tenté de quitter le club

« Pas maintenant. Au début, j’ai eu une petite phase (sourire), je jouais moins et j’ai eu des propositions. Je pense que tout le monde connaît mon histoire et vous le savez très bien (le Barça, notamment, avait essayé de le recruter en 2016). Mais aujourd’hui, non. Dans une carrière, un joueur a des hauts et des bas. Mais même dans les moments difficiles, ma première option n’est pas de me cacher, de partir ou d’aller tenter autre chose. Moi, je veux aller au bout de mes objectifs. Si je traverse un moment difficile, je vais travailler pour revenir à mon meilleur niveau. »

Sur l’évolution du club

« Quand on parle d’évolution, on parle de ça aussi. Quand je suis arrivé, c’était le début d’un projet. C’était un nouveau challenge. Depuis dix ans, le PSG a montré qu’il était devenu un des clubs candidats aux plus grands titres. (Il réfléchit.) Je pense que j’étais trop jeune, en fait (19 ans, au moment de sa signature). Quand je suis venu ici, je ne me projetais pas aussi loin. Je pensais : il y a Thiago (Silva), Zlatan, des grands joueurs, je vais jouer avec eux pour grandir, disputer la Ligue des champions, évoluer au plus haut niveau. Avec le chemin qu’on a fait, on a ajouté une belle partie à l’histoire du club pour montrer la puissance du PSG. »

Sur le niveau d’exigence

« On en parle avec des joueurs d’autres grands clubs, ils disent que c’est la même chose. Le niveau d’exigence est élevé. Même au Real Madrid ou au Barça, certains joueurs connaissent des difficultés. Il n’y a pas de formule exacte pour dire : tel joueur va arriver là-bas et ça va marcher. Il faut tenter. C’est un défi. C’est aussi le défi du club d’aller chercher des joueurs qui ont les capacités et la personnalité pour jouer ici. Comme dans les autres grands clubs, il faut de la personnalité, du courage pour surmonter les moments difficiles et supporter les attentes. Surtout au début. Quand tu arrives, tu ne connais pas trop le club, l’ambiance, le vestiaire, la culture du pays. Il te faut un temps d’adaptation. Ce n’est qu’au bout d’un moment qu’on peut juger si un joueur a été bien ou non. »

Sur son évolution

« Au fil de ces dix ans, j’ai eu des bons et des mauvais moments. Ils ont fait le joueur que je suis aujourd’hui. Quand tu as un mauvais moment, ça marque beaucoup l’image d’un joueur. Les gens oublient vite tout ce qu’on a fait avant, tout ce qu’on a fait pour le club. Aujourd’hui, le foot vit vraiment dans l’instant. Comme je disais, on a tous des hauts et des bas, mais il faut garder du courage et du respect pour le maillot que tu portes. Je pense que j’ai été un peu marqué par la défaite en Ligue des champions la saison dernière (1-0, 1-3 contre le Real Madrid en huitièmes de finale) et par le tir au but manqué au Mondial (1-1, 2-4 aux t.a.b. face à la Croatie en quarts). Avant le tir au but, je pense que j’ai fait un très bon tournoi. Malheureusement tu as des points faibles dans une carrière, et les gens restent avec ça en tête. »

Sur son statut de capitaine

« Bien sûr que j’ai évolué. J’ai appris avec tous les leaders que j’ai eus autour de moi, même s’ils ne sont pas capitaines ici. Je suis encore un capitaine jeune, qui apprend et évolue. Je ne veux pas stagner. Et je ne me dis pas : « Ok, je suis capitaine, c’est à moi de tout gérer ou de tout décider. » Je n’ai jamais eu de capitaine comme ça, tu as toujours besoin du soutien du vestiaire et du staff. Il faut travailler ensemble, vouloir la même chose. »

Sur son caractère

« C’est normal de changer. Je ne suis plus la même personne, ni le même joueur, mais après ça dépend de la personnalité des gens. Je ne veux rien forcer dans mon comportement. Mais un capitaine doit être présent dans un vestiaire, dans des moments importants où il y a des prises de décision. C’est important de bien penser dans ces moments. Je ne fais jamais les choses de mauvaise foi, mais toujours en me disant que c’est le mieux pour le club. Un capitaine, ça doit penser beaucoup plus loin que l’instant. Il ne faut pas hésiter à parler franchement avec les autres. Il se passe des choses dans le vestiaire, mais que ce soit avec les coéquipiers ou les dirigeants, c’est pour le bien du club. »

Sur les rumeurs évoquant Kylian Mbappé capitaine du PSG

« Les gens veulent créer des situations de tension dans le vestiaire. Je ne suis jamais allé voir le président ou l’entraîneur pour leur demander d’être capitaine. Ils m’ont choisi pour ce que je fais au quotidien et ce que je représente pour le club. Si un jour, ils pensent que je ne suis plus légitime, ils vont me le dire et après ce sera à moi de prendre mes décisions personnelles. Mais là, je pense que c’est plus pour créer des tensions. Mon coach ne m’a jamais rien dit, mon président ne m’a jamais rien dit, Kylian m’a défendu en conférence de presse… On a une très bonne relation d’ailleurs. Je suis capitaine, mais ça ne l’empêche pas de prendre la parole, de prendre les choses en main par moments. Mais il n’est pas le seul. Il y a Sergio (Ramos), Marco (Verratti), tous les leaders. Tout le monde peut prendre la parole, il n’y a pas de compétition. »

Sur l’élimination en 8e de finale de LDC contre le Bayern Munich

« Cette saison était particulière. Il y a eu la Coupe du monde avec des joueurs qui sont allés loin dans la compétition. On n’a pas vraiment eu le temps de couper après et de penser à autre chose. Une Coupe du monde, ça demande beaucoup d’énergie, d’émotions… On a eu des difficultés en revenant en club dans les résultats, les blessures… Mais on essaye, on travaille du mieux possible pour aller chercher cet objectif de la gagner. On connaît la difficulté pour y arriver, on joue contre de grands adversaires. On n’a pas été bons au moment où il fallait, avec tout le monde au niveau, tout l’effectif à disposition. »

Sur l’agitation ces dernières semaines

« C’est une bonne nouvelle déjà de les voir revenir, car il y a une nette différence quand ils sont là et quand ils ne sont pas là. On connaît la force de notre public. Dans les moments difficiles, il faut toujours rester ensemble. S’ils sont tristes ou fâchés, il ne faut pas qu’ils pensent que nous ne sommes pas touchés et qu’on rentre à la maison en étant heureux. Quand on perd, on est tristes, énervés… On rentre tous sur le terrain avec l’envie de gagner les matches. Je respecte toujours les protestations quand elles sont pacifiques, dans les moments et les endroits où il faut. Je demande surtout aux supporters de ne pas cibler un joueur ou un autre. Ça doit toujours être collectif. Un joueur ne marche pas tout seul, il ne va rien faire tout seul. On va toujours respecter les supporters. La vie d’un club ne fonctionne pas sans les supporters. Je viens d’une équipe (Corinthians) où les supporters sont passionnés comme ici. J’ai été éduqué comme ça, je sais l’importance des supporters. »

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