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Présente en conférence de presse, la sélectionneuse de l’Equipe de France, Corinne Diacre, s’est confiée sur les blessures et la défaite contre l’Allemagne dans des propos rapportés par L’Equipe.
Si les Bleues étaient un ton en dessous des Allemandes en terme d’intensité
« Non, elle était très bien sur ce plan-là. Qui a les premières occasions ? Si on en met un ou deux au fond dans les trente premières minutes, on ne parlerait pas de la même chose aujourd’hui. Mais on ne les a pas mis. L’intensité, le jeu, c’est nous qui l’avons fait. Mais dans les 20, 30 derniers mètres, on n’a pas été efficace, on le sait, on a ça à travailler. Comme on l’a vu aussi contre la Belgique, l’Islande, les Pays-Bas ou l’Allemagne à l’Euro. Mais dans le football, c’est quoi le plus difficile ? C’est de marquer. On arrive à amener le ballon dans les 20 derniers mètres, mais il reste à travailler ça. On va s’y atteler. »
Sur les problèmes d’efficacité
« Le travail doit d’abord être individuel dans le club. Très sincèrement, nous, on n’a pas le temps. On peut faire une ou deux séances, mais ça ne va pas changer la donne, ce n’est pas possible. Il faut que ce soit fait sur des temps spécifiques et supplémentaires, en club. »
Sur le manque d’agressivité
« Mais quand vous faites le jeu, à 80 % dans la moitié adverse, forcément vous vous exposez aux contres. Les buts de Popp sont des exploits individuels. C’est une joueuse de classe internationale. »
Sur l’engagement physique des Allemandes
« Si vous me parlez du premier but, reprenez bien les images. Quand on vous appuie sur les deux épaules (Popp a disputé un duel musclé avec Aïssatou Tounkara), vous ne pouvez pas sauter. Vous pouvez mettre qui vous voulez, vous ne pouvez pas. »
Si les Bleues manquent de vice
« Ce n’est pas du vice qu’il faut pour marquer des buts. Je n’aime pas ça, la joueuse qui le fait le fait, ce n’est pas un problème, mais il faut rester dans les règles du jeu. Pour moi, il y a faute. Le but a été validé, on ne s’en plaint pas. Après, effectivement, il y a une différence d’attitude. Sur le penalty que l’on marque, qui va chercher le ballon dans le but ? Une Allemande. »
Sur les préparations des Bleues pour le Mondial
« Il nous reste huit mois pour se préparer et trois fenêtres internationales après celle-ci. La réponse est évidente. Je suis sélectionneuse de l’équipe de France, mon travail c’est de préparer une équipe pour la Coupe du monde, même si je dois prendre en compte l’état physique des joueuses par rapport aux différentes compétitions dans leur club. Mais j’ai aussi mon objectif, à un moment il faut que je la pense aussi un peu solo. »
Sur la position des clubs concernant les joueuses
« On a forcément des objectifs différents, mais vous pouvez protéger les joueuses autant que vous voulez, si la joueuse doit se blesser elle se blessera, qu’elle ait joué ou non. J’ai l’exemple de Paulina Dudek. Le coach de Paris l’avait laissée au repos la semaine d’avant, pour la préserver, et la semaine d’avant elle se fait mal, et gravement. Vous ne pouvez rien anticiper. La blessure fait partie de la vie des sportifs, même si on ne le souhaite pas. »
Si les calendriers sont trop chargés
« Trop chargés, je ne sais pas. Par contre manque d’harmonie entre les différentes instances, oui. La FFF fait les calendriers de la D1 Arkema, mais tous les continents ont des fonctionnements différents. »
Sur la Suède
« C’est une équipe performante sur les dernières compétitions, bien classée au classement FIFA. On va enchaîner un deuxième match pour se jauger face à une nation qui performe. Pour nous, ce sera encore un bon test pour travailler, pour voir les points à améliorer. Contre l’Allemagne, ce qu’il nous a manqué c’est de l’efficacité. Mais les matches se suivent et ne se ressemblent pas, j’en suis persuadée. Ce sera un tout autre match contre la Suède. Ça reste une valeur très sûre du continent européen, et sur le plan mondial. On a envie de faire un peu mieux que ce qu’on a fait vendredi. »