0 Partages

photo-oxser / Shutterstock.com

Alors que l’Equipe de France défendra son titre au Qatar dans 2 mois, le champion du monde 98, Marcel Desailly, affirme que les Bleus sont favoris du Mondial lors d’un entretien pour L’Equipe.

Sur un potentiel favori lors du Mondial

« Lors des dernières compétitions, on a vu que les Belges avaient une grosse génération. Mais ils ont une forme de naïveté, et un style qui n’a pas su évoluer. Ils jouaient surtout en contre et, malgré leur qualité individuelle, n’ont pas développé un jeu de passes élaboré. Ils ont aussi des joueurs en demi-teinte : reviendront ils ? L’Espagne de Luis Enrique, c’est très intéressant. J’attends quand même de voir. La technicité, l’intelligence tactique, ils l’ont, mais lorsqu’il y a de l’impact physique, ça peut être plus compliqué. Le Brésil sera là, mais ce n’est pas celui qu’on a connu en 2002 avec les Ronaldo, Rivaldo, Ronaldinho, Roberto Carlos… Il ne dégage pas la même énergie. S’il faut sortir une équipe, au regard des effectifs, c’est la France. »

Sur les choix tactiques opérés de Deschamps lors du dernier rassemblement

« Je n’ai pas parlé avec Didier pour savoir comment il voyait cette compétition. Cherchait-il la performance ? Était-il dans l’idée de préparer l’avenir – dans le cadre d’une éventuelle prolongation (sourire) – en essayant d’identifier un nouveau groupe ? OK, tous les joueurs n’étaient pas disponibles, mais j’ai le sentiment qu’il avait décidé de faire beaucoup de changements et de donner l’opportunité à une autre dynamique collective de se mettre en place. J’ai l’impression que lui en a retiré beaucoup de choses, même si nous, on a un sentiment différent. Ils avaient gagné l’édition précédente, alors on se dit :  »Ça va être chaud ! » Mais en fait, non. Dans une compétition, les grands champions sont présents. S’il a son groupe avec les Kanté, Pogba, Benzema, etc., on est à nouveau favoris. Quand tu vois les noms, l’adversaire perd déjà 10 ou 20 %. On a aussi une diversité tactique énorme. »

Sur les blessures

« Quand on observe les différentes équipes mises en places par Didier lors de la Ligue des nations, en juin, on s’aperçoit qu’il a déjà commencé à rafraîchir son groupe et à intégrer certains joueurs avec un gros potentiel, pour qu’ils comprennent le niveau international. C’est là qu’il est fort. Oui, certainement, la France n’a pas été bonne en juin. Mais Didier a anticipé les choses et préparé techniquement le fait qu’il puisse y avoir des blessures et qu’il fallait qu’il renouvelle son effectif. Et il l’a régénéré psychologiquement. Si vous prenez Tchouameni, qui excelle au Real, il l’a déjà intégré. Il a senti le parfum du niveau international et il a pris une longueur d’avance. »

Sur l’échec lors de l’Euro 2021

« Oui, c’était un échec. Qu’ils ont su digérer. Avec les mêmes schémas, ils sont allés chercher la Ligue des nations (en octobre 2021). Dans la tête des joueurs, la déception est balayée. Ils ont une référence collective, il y aura une force, une énergie. On parle de la chance de Didier, mais ce n’est pas une histoire de chance. Il a eu une génération en mains et il a su l’exploiter au mieux, avec des petits détails : la position de Pogba auprès de Kanté, Matuidi en dépassement de fonction, l’utilisation de Giroud, la révélation Mbappé. C’est là où je ne m’en fais pas. Une nouvelle fois, Didier va trouver ce qu’il faut pour aller à la victoire. »

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *